Blog de l'Association La Roustide Cours Julien (Marseille)
CR de la réunion du 27/03/2017
Présents: Françoise, Séverine, Fanette, Christine, Odile, Laurence, Jeanne, Claire, Catherine D, Catherine R, Francesca, Emilie, Max, Pierre, Olivier, Matthieu, plus Line et Raphaël
Constituer rapidement le collectif de préteurs en envoyant un premier émail à la liste de diffusion que Fanette a crée.
Interpeller CDP par téléphone et lettre recommandée AR pour les informer de la création du collectif, les relancer sur les reconnaissances de dettes apparemment reçues que par certains (à Nîmes) et demander si le changement d'engagement (ce n'est plus le même projet) implique que les préteurs puissent se retirer et obtenir toute la somme prêtée, à l'avance.
L'association offre l’apéro à ses adhérents et leur présente le/les nouveaux projets pour la suite: pendant les deux prochaines distribution Fanette et Catherine D seront à la table avec le fichier des contacts de la saison 22 pour voir qui veut suivre et rester en contact pour une nouvelle saison.
Severine, Fanette, Max et Francesca, accompagnés par Aziyadé des AMAP de Provence, sont allés connaitre Franck sur ses terres samedi 25 mars dernier.
Franck aura 40 ans le 20 mai prochain. Jusqu'à il y a pas si longtemps il a été un AMAPien travaillant dans la santé publique. Dans sa "première jeunesse" (on ne peux pas dire qu'il soit vraiment vieux!) sa formation l'a amené à des missions humanitaires en Afrique et Guyane. Il est devenu épidémiologiste (il a étudié la santé au travail, la fréquence de certaines maladies professionnelles dans la société et leurs facteurs de risque) et il a travaillé à l'Agence Régionale pour la Santé où il a aussi participé à animer le réseau.
Pendant ce temps lui et sa chérie Audrey, infirmière dans un service de jour de pédopsychiatrie, ont commencés à murir un projet très original: accompagner les soins par le travail de la terre. L'idée
étant, entre autres, d'animer des atelier avec des enfant de l’hôpital de jour. Le directeur de l'Agence Régionale pour la Santé a appuyé le projet, mais la chambre d'agriculture a demandé de le rendre plus concret par une formation agricole.
Franck est rentré au lycée agricole de Gardanne (BPREA 2015-2016) et il s'est vite rendu compte que le projet s’éloignait: l'accueil des enfants demande un cadre de sécurité pas facilement compatible avec le travail agricole et lui il s’éclatait dans le travail maraîcher. Le projet reste valable, mais à mettre en place en douceur, une fois que Franck aura accumulé de l’expérience comme maraîcher et aura mis en sécurité le site.
Sa formation agricole a été accompagnée et complétée par des stages chez les agriculteurs en bio et AMAP qui se trouvent sur Aubagne: Sebastien Pioli, Pierre Dagatti (maraicher en biodynamie), Jerome Laplane, Olivier Pourtal.
Son projet d'installation a été examiné et bien accueilli par la chambre d'agriculture, Aubagne métropole, Terre de Liens et le réseau Paysans conseil des AMAP de Provence, mais aussi par les banques dont il a obtenu un prêt pour l'achat du matériel (essentiellement d'occasion) et un prêt NACRE (à taux zéro) pour démarrer les cultures, les deux sur 5 ans. De plus il va bénéficier des aides "jeune agriculteur".
Il a réussi à regrouper plusieurs parcelles pour obtenir en tout 2 hectares qu'il loue:
5000m2 achetés par Terre de Lien;
1ha appartenant à la société immo-chan (Bail de 6ans renouvelable avec la SAFER) [ces terres seront à vendre à terme et il a bon espoir que Terres de lien se porte acquéreur]
5000m2 appartenant à la métropole (bail de 10 ans), encore en friche et à travailler a terme sous forme de buttes permanentes.
Il a le projet de travailler une parcelle en agroforesterie. C'est à dire de séparer les bandes cultivées par des lignes d'arbres et d'arbustes. Il y a déjà des arbres fruitiers (mirabelles, et prunes), mais il compte compléter avec des pêchers, des abricotiers, des pommiers, des poiriers,... et des arbustes producteurs de baies. Il veut aussi faire des bandes fleuries entre les serres pour éloigner les prédateurs.
Sur ces terres, 1200m2 sont occupé par des tunnels cultivés à tomates, aubergines, courgettes, petits pois/pois gourmands/haricots (et d'autres choses que on n'as pas eu le temps de voir et noter). En
pleine terre un système de micro-aspersion est installé, tout neuf, facile à déplacer et doté d'un contrôle des vannes thermo-électrique qui permet le maximum d'efficacité et épargne d'eau (il y a un puits entre les deux parcelles cultivées).
Il n'habite pas sur l'exploitation, mais il s’entend bien avec ses voisins et il espère qu'ils éloigneront d'éventuels pilleurs de légumes.
Entre deux pluies battantes on a vue les jeunes pousses d'oignons, mâche, salade, épinards, fèves fleuries...
Franck nous a précisé que, pour l'instant, il compte cultiver uniquement les légumes qu’il aime manger, donc les fanatiques des betteraves et choux de Bruxelles seront mécontents... Il n'y aura pas non plus beaucoup de fruits les premières saisons (pastèque, melon, prunes, mirabelles).
Comme il est tout seul, c'est trop long de ramasser des fraises.
Enfin on a parlé des paniers: il est orienté vers le 100% AMAP. Il est labellisé Agriculture biologique et certifié Ecocert (ses terres étaient en friche depuis une dizaine d'années avant qu'il ne les travaille).
Il prévoit des saisons de 6 mois ( la première de mai à décembre), en commençant par fournir seulement 40 paniers à 20 euros contenants 7-8 variétés différentes et 8 kg en
moyenne (il prévoit 48 semaines dans l'année) .
La première distribution était prévue mi-mai, mais il est possible qu'elle arrive 1 ou 2 semaines plus tôt vu la pousse. Il a planté 1,3 fois plus de légumes que ce qu'il a prévu de distribuer, histoire de compenser d'éventuels problèmes.
Les légumes pourront changer d'une semaine à l'autre, les variétés hybrides et anciennes (et non pas OGM) seront au rdv. Le gout lui tient à cœur !
Il est OK pour qu'on puisse payer mois par mois ou en deux fois , mais ça l'arrangerait quand même beaucoup si certaines personnes pouvaient payer tout d'un coup.
C'est lui qui assurera les distributions (vu qu'il est seul sur l'exploitation, bien qu'entouré d'autres agriculteurs avec lesquels il échange déjà des conseils et du matériel).
Il n'est pas disponible ce lundi 3 mais viendra le lundi 10 avril à la distribution.
Concernant le jour de distribution : le lundi est loin d'être le meilleur jour pour lui, car ça l'oblige à ramasser tout le fragile dans la journée du lundi. Le risque, c'est que s'il n'y arrive pas, il se mette à bosser tous les dimanches. Il dit que dans un premier temps, il souhaite rester sur le lundi avec nous,
pour simplifier et partir sur des bases faciles. Mais à terme (je ne sais pas combien de temps), il est possible qu'il nous dise qu'il n'en peut plus, et qu'il demande à changer de jour. Il a aussi dit qu'on
pourrait envisager une 2e distribution dans la semaine pour une partie des paniers (je lui ai dit qu'on était attaché au groupe, il m'a dit tout de suite OK, mais ça n'empêche pas d'explorer cette piste un jour si certains le souhaitent).
Après contact avec le centre social, il semblerait que le seul soir où la salle est disponible (en dehors du lundi) soit le mercredi soir.
Il dit avoir besoin et envie d'un vrai rapport avec les amapiens après des journées tout seul dans son champ. Il est demandeur de retours sur son travail. Suggestions et critiques constructives seront appréciés. En tant que ex AMAPien il ne veut pas de consommateurs...
Très important pour lui : entre dans l'action (et non pas spectateur), être autonome et efficace seul (ce qui justifie le choix d'acheter le matériel même si les échanges avec son voisin proche
Olivier Pourtal sont réguliers) et enfin son attention à la conservation de environnement (même les tunnels impactent trop les terrains et à terme appauvrissent la terre) et en particulier à une
utilisation "intelligente" et efficace de l'eau. Il a une gestion très méticuleuse de sa terre et la fait analyser très régulièrement pour se rendre compte de l'évolution de sa qualité.
Il souhaite qu'on mette en place une feuille de chou pour rendre compte de l'évolution du travail agricole semaine par semaine.
Il a une page facebook de son exploitation qu’il anime très régulièrement: https://www.facebook.com/La-ferme-des-Roseli%C3%A8res-1753114571628431/
Terre de Mars, à Sainte Marthe.Il y a 5 architectes paysagistes qui produisent 40 paniers. Ils arrivent a dégager un SMIC à 5 et vivent dans l'incertitude de pouvoir continuer a cultiver ces terres à moyen terme.
AMAP Monde à l’Équitable, l'agricultrice (qu'on voit jamais) peut intégrer 15 paniers en plus mais probablement pas 40...La dynamique a l’Équitable est assez différente: ils ont plusieurs produits avec un seul responsable pour chaque et faire de réunions peut être compliqué dans un café.
Pas d'autres options à débattre mais la porte reste grande ouverte si quelqu’un veut nous faire part d'autres possibilités et/ou poser des questions. La réunion est close à 21h30.
Comme l'option de Franck nous semble tentante, nous avons commencé
à réfléchir au devenir de l'association dans l'hypothèse où nous nous engagerions avec lui.
Un premier problème survient du fait de la baisse du nombre d'adhérent. Seulement 40 paniers
à 14 euros de cotisation cela nous ferai un budget de l'ordre de 600 euros maximum. Or l'assurance
nous coûte actuellement 350 euros et la location 400 euros.
Après avoir appelé l'assurance, on va passer à un contrat "moins de 50 adhérents" qui coûtera seulement 96 euros.
Deuxième problème, pour l'instant nous sommes une soixantaine de paniers (dont 9 gros) et il se
peut qu'on ait besoin de plus de 40 paniers. On peut compter sur des désistements (il y en a toujours
en fin de saison et encore plus lorsqu'on change de projet), mais on se demande tout de
même comment faire si on a des demandes pour plus de 40 paniers.
On se propose de recenser les gens intéressés par ce nouveau projet lors des deux prochaines distributions.
Si cela représente plus de 40 paniers, on réunit tout le monde et on décide ensemble de comment on fait.
Troisième petit problème: Franck est tutoré par O. Pourtal et J. Laplane qui soutiennent à fond
les Amaps de Provence, et il était par ailleurs en "pourparlers" avec les Paniers marseillais jusqu'à présent.
On discutera avec lui de l'opportunité de nous affilier à une de ces deux structures de manière à ménager la susceptibilité des autres personnes qui l'ont soutenu jusqu'à présent.